Archive de la rubrique "Anecdotes"

CONTES ET NOUVELLES 2018

dimanche 24 juin 2018

Le recueil est arrivé !
Pour cette année 10 auteurs ont participé au concours de nouvelles,
« prix Yvonne Sévoz 2018 ».

Le recueil de 90 pages est disponible à la vente pour le prix de 10 euros auprès des associations Coutumes et Traditions de l’Oisans, nous contacter !

Table des matières
Préface : P. 5
Sa petite Mémé, d’Élisabeth BLAISONEAU, P.8
La plus grande richesse, c’est la vie, (Hors concours lauréat 2017 ), de Pierre DELL’ACCIO, P.12
L’aigle, d’Arlette DIONNET P.18
La bonne étoile du cristallier (Hors concours), de Bernard FRANÇOIS, P.22
Souvenirs d’enfance en pays d’Oisans, de Daniel GAUDE, P.31
Messager de l’Oisans, de Christian GERMAIN, P.40
La lavande du Chambon, de Joëlle JOUFFREY P.43
Le Regard du cœur…, de Marie Pierre LACAZE, P.51
La Canne, Mention spéciale, Prix Littéraire Yvonne Sévoz 2018, de Brigitte MONNET, P.54
Le monologue du « Batieume », Prix littéraire Yvonne Sévoz 2018, de Roger MOREL, P.58
Souvenirs, de Christelle ROBERT, P.64

Légendes et récits du XIXe siècle
La mine d’or de la Gardette, du Dr PROMPT P.69
Les trois dents du Rif, du Dr PROMPT, P.71
Chasse aux chamois avec le Père Gaspard et ses fils, de Théodore CAMUS, P.73
Une tourmente de neige au Lautaret, de Stéphane JUGE, P.83

Le postillon de La Grave

mardi 27 mai 2014

L’indépendant de Mascara 06 11 1884
Le Réveil du Dauphiné nous en conte une bien bonne :

Un postillon.
Mes amis, écoutez l’histoire
D’un jeune et galant postillon :
C’est véridique, on peut m’en croire,
Et connu de tout le canton.

Depuis trois ans environ,
l’omnibus de La Grave était conduit par un jeune homme de seize à dix-sept ans,
beau garçon, plein d’ardeur.
Nul mieux que lui n’excellait en l’art de refréner de fougueux chevaux,
et de diriger d’un air sûr un attelage pénible.
Sous sa main frémissante, les coursiers tressaillaient et brûlaient le pavé à sa voix mâle et sonore.
Et puis, c’était un galant jouvenceau.

Quand il passait dans un village,
Tout le beau sexe était ravi.
Et le cœur de la plus sauvage
Galopait en groupe avec lui.

Que de fois, hélas ! Ne l’a-t-on pas surpris, auprès des fillettes de la fabrique,
courtisant et la blonde et la brune !
Mais, hâtons-nous de le dire, c’était un serviteur exemplaire ;
on peut-être un honnête homme tout en ayant un cœur.
Avoir un cœur ! Le gentil postillon en avait un, — un cœur brûlant, ardent, un brasier,
ainsi qu’on va le voir.
Figurez-vous qu’il y a cinq ou six jours, le conducteur de la susdite voiture disparut subito.
L’omnibus de La Grave restait en détresse à la remise, sans vie et sans boussole.
On manda le postillon. Qu’était-il devenu ?
O surprise ! ô stupeur ! ô inénarrable aventure !…
Chastes oreilles, détournez la tête ; vierges, baissez les yeux !
Le postillon du Bourg d’Oisans, le fier, l’élégant, le svelte, l’adoré postillon…
était devenu mère d’un gros garçon.

On ajoute même qu’il va le nourrir.
La mère et l’enfant se portent bien.
Ce postillon était une femme !…

Nous l’avions deviné ! Merci, mon Dieu !