Texte paru dans le Petit Dauphinois

ADI Per 699 / 40 — Petit Dauphinois — janvier – mars 1893

Oz en Oisans

07 – 01 – 1893 : Oz en Oisans

Moussieu le rédacteur dou pecchi Dauphinois à Grenoblou.

Me voudriaou bien counaisse un paou de français pé vous anoncia ura boura nouvella mé vous voudriez bien me pardoura ne say parla qu’en patois.
Guste Perrin, le mounier de Veron vint de garda quoque tin Moussieu Broët, mécanicien à Grenoblou, pé installa la lumairi électriqua.
Dès le proumier décembre chacun ayi sa lampi. Le conseil municipa a pas resta en retard, et à la session de novembre ou la vaouta un crédit pé éclairi noutrous chamins.
Itien vous prove que lous Veroulié an rin a envia à lous citadins. Quand lé Vépre nous allin trouva noutre bon Philippe pé zi diré de bita la machina en train. Y sont proudigous à Vérou, zia de lampes tia dedin le z’étables.
Faou vous figura que nous sin que trenta z’habitants, mè quand nous fasin tant la zia de Chambart ; Avô nous crien tous : « Vivent la scienci et la liberta ». Et si me vous diziaou que la jeunesse de noutre pays tire dejo des plans pe organisa l’inauguration en maimou tin que le vodou de Pendecoute. Y parlont dejo de fare éclairi le bal, su la placi pa de lampes multicolores

Qu’in diziaou, aimablous visiteurs de lous environs ? Vous rappeiaou le vodou de l’an passa ? et ben quet-an la sarai incou plus bravou.

Nous vous priou, Moussieu le rédacteur de vouliai bien m’escusa, lé un pourou montagnard qui vous parle et ou sari bien contin d’apprindre que lé z’attitré commurets dou Bourg van alla trouva Moussieu Broët pé le z’eclairi.

Allons, ou revai, faou que m’allou assaima.


Oz en Oisans