Archive de la rubrique "Récits"

L’Ermite d’Huez

samedi 16 octobre 2010

Georges de Layens, le Maître de l’Apiculture Française.

Georges de Layens

Georges de Layens, lauréat de l’Académie des Sciences 1834 – 1897
C’est en effet, à Huez, dans l’Oisans qui était devenu son pays de prédilection, qu’il a établi, en 1869, les premières ruches qui portent son nom, au début du mois d’avril de 1869 il se rendit au Bourg d’Oisans, partit dès le premier matin pour Huez et qui est situé 1 500 mètres d’altitude.

Extrait d’une lettre de Georges de Layens.
«J’ai passé toute ma journée à aller d’un chalet à un autre, et partout parfaite réception (ce qu’on me disait de l’hospitalité proverbiale des habitants de l’Isère est tout à fait exacte). J’ai été jusqu’au chalet le plus élevé, à plus de 2 000 mètres d’altitude, et j’y ai goûté du beurre frais remarquablement bon avec un fin goût de plantes alpestres. J’ai bien envie d’établir mon premier rucher dans l’un de ces chalets.»

C’est en effet ce qu’il décida aussitôt. De tous les chalets d’Huez, il n’en trouva qu’un à louer. Ce chalet se trouvait à 1 750 mètres d’altitude, sur le chemin qui va d’Huez au plateau de Brandes. Construit en pierres grossières, revêtu d’un immense toit couvert de grosses plaques d’ardoise, ouvert à tous les vents, ne pouvant être chauffé qu’avec de la tourbe qui remplit tout l’intérieur d’une épaisse fumée, c’est le vieux chalet dauphinois dans toute sa simplicité. En jetant un regard à l’intérieur du chalet,autour de quelques semblants de meubles se trouvaient partout des caisses. Du côté de l’entrée, c’était le matériel d’apiculture et l’atelier : ruches à cadres en construction, nourrisseurs, rayons amorcés avec de vieilles bâtisses de cire, etc. A gauche, se trouvaient les appareils de photographies, et à cette époque, où le procédé du gélatino était encore inconnu, le matériel occupait une place assez grande. A droite, une caisse servait de table de travail. On y voyait un microscope, une loupe montée et, au-dessus, sur une planche, une petite bibliothèque de livres de botanique. En face, du côté de la soi-disant cheminée, sorte de trou carré percé dans le toit, se trouvait une provision de tourbe.

C’est dans ce capharnaüm que Georges de Layens construisit les premières ruches à cadres du système qui porte maintenant son nom, qu’il imagina divers instruments d’apiculture tels que le nourrisseur Layens et l’enfumoir automatique. C’est auprès de ce chalet qu’il entreprit des expériences préliminaires sur le nourrissement des colonies d’abeilles au printemps et sur l’hivernage des ruches.
Mais cette organisation sommaire ne devait pas subsister longtemps, et pendant l’hiver le chalet ne pouvait être occupé.Georges de Layens finit par loger à Huez même, où il trouva une petite maison avec un jardin ; puis il acheta un terrain un peu plus loin sur le revers de la montagne, au-dessus de la gorge profonde où se précipite le torrent de Sarenne, en face des beaux sapins de la forêt de l’Homme. Là, il fit construire un petit laboratoire en planches, établit de plus nombreuses ruches, expérimenta par lui-même toutes les méthodes les plus compliquées de la culture des abeilles,

M. de Layens avait beaucoup de peine à se procurer des colonies d’abeilles, car en Dauphiné on ne vend pas des ruches : «cela porte malheur».

L’âge d’or d’Huez devait se terminer en 1875, et c’est dans une toute autre partie du Dauphiné, à Luzinay, près de Vienne, ensuite à Louye département de l’Eure, que Georges de Layens reprit en grand ses expériences et qui devaient établir la grande réputation du Maître de l’apiculture.

Cependant Huez ne fut jamais oublié. C’était le berceau de ses études aussi bien pour la botanique que pour la science apicole, et en 1883 il y retourna en pélerinage, retrouvant avec émotion le vieux village où rien n’était changé, la combe mugissante de Sarenne, la silhouette des chalets de l’Alpe, parmi lesquels se détachait celui qui avait été sa première habitation, et, de l’autre côté de la vallée, cette vue plus immuable encore des forêts de sapin et des glaciers.


ruche de Layens

Source Dauphiné Jeudi 30 Juin 1898 n°2012 Gaston Bonnier ADI PER969/13

Description du Marquis de Pezay

mardi 18 mai 2010

Description des vallées des grandes Alpes (1794) ADI BIB_8°1888

Marquis de Pezay, Maréchal général des logis de l’Etat-Major de l’armée
(certains lui reproche de n’avoir rien vu des montagnes qu’il a décrit)

(Extrait )

Le col de la grande Sagne ou de l’Allée Froide prenant au bas de celui de l’Echauda, près la Pisse mauvais même à pied à cause des glaciers, ce col conduit au Bourg d’Oisans. On passe par les cols de Beauvoisin, du Loup et la vallée de St. Christophe

Vallée de St Christophe en Dauphiné

Cette vallée a environ trois lieues de longueur, depuis la montagne de Muande et les glaciers de Mitan de Bellone, jusqu’au hameau de Venos, sur le Veneon.
La rivière qui l’arrose en partie, descendant à l’ouest de la montagne de la Muande, coule le long du vallon du même nom, se jette dans le Veneon, au-dessus du petit hameau de Chauffran ; de là, la Veneon coule le long de la vallée et va se jeter dans la rivière de Romanche, à une demi-lieue du Bourg d’Oïsans.
La source de la Veneon descend de l’est de la montagne de la Muande, remonte au nord, au pied de la montagne du grand Pelvoux, passant par les vallons de Conte-Faviel, des Encons et la combe de Berard, au bas du hameau de Chauffran.

Cette rivière reçoit quelques ruisseaux assez considérables.

  • 1° Le ruisseau descendant du pied de la montagne d’Oursine, et coulant le long du vallon de la Pirade.
    2° Le ruisseau descendant du pied de la montagne de l’Aiguille du midi, par le vallon de Châtelar, et tombant dans la Veneon, au-dessous du hameau de la Berarde.
    3° Le ruisseau descendant de la pointe haute du Grand Glacier, coulant le long du vallon de Selle, et allant tomber dans la Veneon, au-dessous du village de Saint-Christophe.
    4° A la rive droite de la Veneon se trouve le ruisseau descendant de l’ouest de la montagne de Dourrounoure. Il suit le vallon de l’Enchatra, près du hameau de même nom à une demi-lieue au-dessous de Saint-Christophe, et tombe dans la Veneon.
    5° Le ruisseau descendant des revers des montagnes de la Tête-blanche et de Journalet, par le vallon de Louvitel, au-dessous du hameau d’Anchère, allant tomber dans la Veneon près du pont Escofier.

Les cols qui l’entourent sont:

  • 1° Le col de Sais, allant à Saint-Christophe, descendant du mont-Massivier, par la droite du vallon de Conte-Faviel, aux hameaux de la Berarde et des Etages, et au Bourg d’Oïsans, en suivant la rive droite de la Veneon.
    2° Le col de la Muande, allant à Saint-Christophe par le vallon de la Muande et au Bourg d’Oïsans ; et, par le revers méridional, au village de Riou du Sap, sur la rivière de Severaisse, qui descend au val de Godemar.
    De ce col à Saint-Christophe, deux lieues et demie.
    De ce col au Bourg d’Oïsans, cinq lieues et demie.
    3° Le col de la Muzelle, allant à Saint-Christophe par le vallon du même nom, jusqu’au hameau de Bourg-deru, sur la rive droite de la Veneon, et de là à Saint-Christophe en remontant la rivière.
    De ce col à Saint-Christophe, deux lieues un quart.
    De ce col au Bourg d’Oïsans, cinq lieues et demie.
    Du col de la Muzelle au village du val Senêtre, sur la Severaise, au val Godemar, cinq quarts de lieue.
    La vallée de Saint-Christophe, à l’est, au midi et à l’ouest, est entourée de glaciers.
    le maréchal Pezay au centre en uniforme de dragon